Du rachat d’actions à la confiscation des richesses
Depuis 2014, notre société est entrée dans une logique de rachat d’actions. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? La CGT vous explique la supercherie de cette opération.
🔎 Le principe • L’entreprise rachète ses propres actions en bourse. • Une fois rachetées, ces actions peuvent être : o Annulées → le nombre total d’actions diminue. o Conservées en “autocontrôle” → pour être redistribuées plus tard (ex. : aux dirigeants via des plans d’actions gratuites).
✅ Les intérêts pour l’entreprise et les actionnaires 1. Augmenter mécaniquement le bénéfice par action (BPA) o Moins d’actions en circulation → le bénéfice net est réparti sur un plus petit nombre d’actions → le BPA augmente. o Cela donne l’illusion d’une entreprise “plus rentable”. 2. Soutenir le cours de Bourse o La baisse du nombre d’actions disponibles crée de la rareté et tire le prix vers le haut. o Une manière efficace de satisfaire les marchés financiers. 3. Redistribuer de la valeur aux actionnaires o Une alternative aux dividendes. o Pratique lorsque l’entreprise dispose d’importantes liquidités et souhaite récompenser aux investisseurs. 4. Alimenter les plans de rémunération des dirigeants o Les actions rachetées peuvent être réattribuées aux cadres dirigeants sous forme d’actions gratuites ou de stock-options. o Cela évite d’émettre de nouvelles actions, ce qui diluerait les actionnaires existants.
⚠️ Les critiques • Peu utile pour l’économie réelle : cet argent ne va ni aux salaires, ni aux investissements productifs, ni à la formation. • Inégalitaire : profite aux actionnaires et aux dirigeants, et non aux salariés. • Effet cosmétique : améliore artificiellement les indicateurs financiers pour rassurer ou séduire les marchés. • Vision court-termiste : privilégie la hausse rapide du cours de Bourse plutôt que la construction d’une stratégie industrielle solide. Depuis 2014, les rachats d’actions représentent 2,7 milliards d’euros, dont un tiers sur les deux dernières années. Et ce n’est pas fini : pour 2025, le conseil d’administration a déjà autorisé une provision de 2,116 milliards d’euros supplémentaires pour poursuivre cette politique favorable aux actionnaires.
Une stratégie qui met en danger notre avenir La CGT constate une nouvelle fois la vision court-termiste de nos dirigeants. Ils cherchent à satisfaire les actionnaires, recrutent dans l’urgence sans offrir l’accompagnement nécessaire et n’investissent pas dans l’avenir. Le bureau d’études, par exemple, ne travaille actuellement sur aucun projet d’ampleur. Nous misons presque exclusivement sur le Rafale, tandis que nos derniers Falcon peinent à sortir, et ce, malgré l’arrivée du Falcon 10X. L’avidité de nos dirigeants n’est plus à prouver ! Alors que l’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité exigent une transformation profonde de notre industrie, aucune vision à long terme n’est présentée.
D’autres possibilités existent : 1. Augmenter les salaires, récompensant l’investissement total des salariés et participant à leur émancipation 2. Améliorer leurs conditions de travail significativement, pour ne plus s’user la santé. 3. L’article L225-209-2 du code du commerce donne la possibilité d’attribuer ces actions rachetées aux salariés gratuitement. 4. Diversifier nos activités vers des projets responsables : utiles au bien commun, durables, moins polluants. 5. Augmenter la représentation des salariés au conseil d’administration pour partager les décisions avec la base. Nous sommes plus de 10 000 travailleuses et travailleurs, dotés de compétences manuelles et intellectuelles exceptionnelles, capables de relever n’importe quel défi.
C’est la seule voie pour pérenniser nos emplois… et notre avenir.