QUI CREE, QUI SUBIT, QUI PROFITE DE LA DETTE ?



 Depuis des années, un refrain bien connu rythme le débat public :

« Les Français vivent au-dessus de leurs moyens ».

Si la dette publique enfle, ce serait la faute d’un peuple trop gourmand en aides sociales, en retraites, en hôpitaux, en services publics. En somme, la dette ne viendrait pas des choix politiques, mais de la prétendue « paresse » ou du « coût » des citoyens.

Mais posons-nous une question simple : qui nous tient ce discours ?

Souvent, ce sont des gouvernants au patrimoine de plusieurs millions d’euros. Des responsables politiques issus de la haute fonction publique, de la finance, du conseil, ou de familles déjà privilégiées. Autrement dit, ceux qui ne subissent jamais vraiment les conséquences des « efforts » qu’ils imposent.

La dette : un choix politique, pas une fatalité

La dette n’est pas une conséquence mécanique des « dépenses sociales ». Elle résulte d’un empilement de choix budgétaires faits depuis 40 ans :

  • Baisse de l’impôt sur les sociétés : en 40 ans, il est passé de 50 à 25 %. Résultat : des milliards en moins pour l’État.
  • Suppression de l’ISF (2018) : un cadeau de près de 3,5 milliards d’€ par an aux plus riches.
  • Niches fiscales et sociales : chaque année, plus de 80 milliards d’€ d’exonérations sont consenties aux entreprises, sans évaluation claire de leur efficacité.
  • Privatisations : qui assèchent les recettes publiques et enrichissent quelques actionnaires.
  • Intérêts de la dette : chaque année, l’État verse des dizaines de milliards aux marchés financiers. Autrement dit, la dette rapporte surtout à ceux qui en détiennent les obligations… donc, encore une fois, aux plus riches.

 


Pays Dette
(milliards d’€)
% du PIB Intérêts payés / an
(milliards d’€)
Commentaire
France 3 400 113 58 Dette délibérément augmentée par le gouvernement pour réduire les prestations sociales
Japon 8 200 235 169 Dette très élevée mais détenue par des acteurs nationaux
Etats-Unis 32 000 122 972 Dette massive mais soutenable grâce au dollar et à la Fed


Est-ce vraiment le retraité au minimum vieillesse, l’infirmière ou le chômeur qui creusent la dette ? Ou bien ces décisions politiques qui affaiblissent volontairement les recettes publiques et enrichissent une minorité ?

Le renversement de culpabilité
Ce qui est frappant, c’est le discours culpabilisant : « C’est la faute des Français ». Cette rhétorique sert un objectif clair : faire accepter de nouvelles coupes dans les services publics, repousser l’âge de la retraite, réduire les prestations sociales.
Pendant ce temps, les ultra-riches, eux, sont exonérés d’effort. La fortune des milliardaires Français a été multipliée par quatre en 10 ans. La concentration des richesses atteint des niveaux record, mais c’est toujours « le peuple » qu’on accuse de coûter trop cher.

L’ironie mordante d’un gouvernement de millionnaires
Il y a là une ironie presque indécente : Ceux qui demandent au peuple de se serrer la ceinture sont ceux qui vivent dans l’aisance, souvent protégés de toute précarité. Ils parlent de « rigueur » pour les autres, mais jamais pour eux-mêmes ni pour les intérêts de ceux qu’ils représentent.
Un gouvernement composé en grande partie de millionnaires qui explique au pays que la dette, c’est « la faute des Français »… c’est un peu comme si un banquier accusait ses clients d’avoir provoqué la crise financière.

Conclusion : qui doit payer ?
La question de la dette est une question de justice sociale. Elle ne se résume pas à un tableau comptable : elle révèle qui supporte les efforts et qui en profite.

Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui profitent… et les mêmes qui paient.
Alors, non, ce ne sont pas les Français qui creusent la dette. Ce sont des choix politiques faits au profit d’une minorité. Et tant que ce récit inversé perdurera, la dette restera un prétexte pour imposer des sacrifices à ceux qui ont le moins, pendant que ceux qui ont le plus continueront de prospérer.

« Nous vivons dans un monde où ceux qui gagnent 100 000€ par mois persuadent ceux qui en gagnent 1 800 que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 535€. Et ça marche…. » Felix Lobo


RIEN NE SE FERA SANS NOUS, RIEN NE SE GAGNERA SANS NOTRE MOBILISATION !
RENDEZ-VOUS TOUTES ET TOUS DANS LA RUE CE JEUDI 2 OCTOBRE POUR PLUS DE JUSTICE SOCIALE ET FISCALE


25-10-01  QUI CREE  QUI SUBIT 25-10-01 QUI CREE QUI SUBIT