Monsieur Segalen,
Réunis aujourd’hui pour l’examen des comptes 2024, et même si nous y reviendrons après le départ de monsieur Nahon l’expert-comptable, nous ne pouvons pas débuter ce CSEC sans évoquer la situation de conflit en cours depuis des mois dans l’entreprise.
En 2022, quand les contrats Rafale ont commencé à s’accumuler, les élus aux CSEC vous interrogeaient sur la capacité de l’entreprise à monter en cadence. La cadence 3 était évoquée et les cadences « 4 et plus », aujourd’hui d’actualité dans les usines amonts, restaient des hypothèses encore lointaines.
M.Trappier répondait de manière tranquille aux inquiétudes en admettant que, oui, cela sera peut-être compliqué mais il utilisait alors une expression imagée en expliquant que s’agrandir et embaucher seraient des « problèmes de riches », pas si compliqués à résoudre.
Jamais alors à ce moment-là nous n’aurions imaginé nous retrouver dans la situation actuelle. Avoir à batailler pendant des mois sur les NAO, se retrouver unis dans une intersyndicale inédite et rassembler régulièrement plus de 4000 salariés en grève était peu probable, surtout seulement 3 ans après le dur conflit qui nous a opposé en 2022 !
Nous avions probablement mal compris l’expression : résoudre les « problèmes de riches » évoqués en 2022 par monsieur Trappier ne consistait peut-être finalement pas seulement à embaucher et à agrandir les sites… mais surtout à faire en sorte de maximiser à l’extrême les profits des actionnaires !
Le sujet de la participation aux bénéfices reste évidemment au cœur des préoccupations, mais, pour la CGT, le niveau des NAO reste un scandale encore plus important encore. Nous le répétons chaque année :
Tant que vous vous obstinerez à commencer chaque année les discussions de NAO sur une base de 0% d’AG vous irez dans le mur. Les discussions, les négociations doivent débuter sur un point de départ égal à l’inflation.
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Toute autre méthode restera vouée à l’échec. Ce n’est pas une revendication d’extrême gauche, c’est juste tout simplement la raison d’être d’une augmentation générale !
Vous ne l’avouerez certainement pas, mais il est visible par tous que vous utilisez le prétexte des montants de participation pour écraser les NAO. Les salariés ne sont pas idiots, ils comprennent très bien la manœuvre et ne l’acceptent pas. C’est un manque de loyauté qui dans un contexte d’opulence leur reste en travers de la gorge !
Les conséquences se paieront cash, la situation expose maintenant l’entreprise a des retards de livraison, civils et militaires, dont vous serez, vous et monsieur Trappier, les uniques responsables.
Monsieur Segalen, nous vous appelons à donner quelques marges de manœuvres à madame Guillemet pour faire en sorte de sortir de ce conflit. Nous vous appelons à boucler les NAO dès aujourd’hui. Nous ne sommes en réalité pas si loin du compte, alors si vous voulez garder un peu de confiance et d’engagement de la part des salariés vous n’avez plus le choix.