Pas une semaine ne se passe sans une annonce de restructuration, de plan de licenciements ou de fermeture de sites. Les filières de l’automobile et de la sidérurgie sont particulièrement impactées. Ce sont 150 000 emplois industriels qui sont directement menacés à court terme en France.
Les stratégies des donneurs d’ordres et la passivité des gouvernements successifs sont les seuls responsables de cette crise, mais ce sont les salariés qui en subissent les conséquences.
Alors qu’elles ont largement bénéficié d’aides publiques, plusieurs grandes entreprises du secteur de l’industrie annoncent des plans de restructuration dramatiques pour les salariés. Face à cette situation, la CGT appelle à une convergence nationale des mobilisations, avec débrayages et grèves en régions, le 12 décembre 2024 pour l’emploi et l’industrie.
Au-delà de la sauvegarde des emplois, la CGT insiste sur une politique industrielle qui respecte les salariés, le territoire et l’environnement. Notre industrie, affaiblie par la course à la rentabilité, a besoin d’un nouveau souffle. Revaloriser les métiers de l’industrie par de bons salaires et des carrières ambitieuses, voilà ce dont a besoin la métallurgie pour s’adresser aux générations futures.
Le 12 décembre 2024, la CGT appelle donc tous les travailleurs et les citoyens solidaires à se mobiliser avec leurs syndicats pour défendre l’industrie française et les emplois, et exiger que les richesses bénéficient à celles et ceux qui les ont produites !
La stratégie des donneurs d’ordres, uniquement basée sur la rentabilité à court terme, étrangle les soustraitants et les contraint trop souvent à relocaliser leur production. Les résultats exceptionnels des entreprises de la métallurgie du CAC40 atteignent 24,4 milliards d’euros au premier semestre ! Avec des résultats pareils, un autre partage de la valeur est possible et nécessaire.
Six revendications immédiates pour un plan d’urgence industriel :
1.Un moratoire sur les licenciements pour préserver les compétences et les emplois.
2.Un plan de relocalisation et de maintien des emplois industriels, dirigé par l’État, afin de redresser les filières stratégiques.
3.Des aides d’État face aux coûts énergétiques afin de soutenir les entreprises et garantir leur survie.
4.Un conditionnement strict des aides publiques pour stopper la casse industrielle et éviter les délocalisations.
5.Un plan d’investissement productif : mise en place d’une conférence pour mobiliser les outils financiers publics.
6.L’organisation d’Assises nationales de l’industrie pour définir les orientations de la politique industrielle française.
Et notre territoire ?
L’industrie représente 16% de l’emploi de la Nouvelle Aquitaine et la métallurgie y tient une place importante avec plus de 160 000 emplois, principalement dans l’Aéronautique. L’année 2024 va être cruciale pour le devenir de la filière automobile qui représente quand même 7000 salariés en NA.
Beaucoup d’entreprises de Nouvelle Aquitaine connaissent des difficultés (délocalisations, fermetures de sites, PSE, baisse d’activité, etc.) CELSA France au Boucau, BMS Circuits a Mougere, LEGRAND à Limoges, MUTARES (ex FORD) à Blanquefort, MOTEURS LEROY SOMER à Angoulême, LIPPI à Mouthiers : SNRI à ruffec ou encore NAVAL GROUP à Ruelle-sur-Touvre
Sur les 10 dernières années, ce sont plus de 41 000 emplois disparu dans la Métallurgie pour la région Nouvelle Aquitaine. (Sources ACOSS) Pour la CGT, les perspectives de réindustrialisation existent en Nouvelle Aquitaine, à la condition d’une vrai volonté politique car tout ou presque peut être fait sur le territoire, tant les activités des nombreuses petites entreprises qu’abrite le territoire sont variées.
Besoin de formation…
Un frein à la réindustrialisation dans la métallurgie en Nouvelle Aquitaine reste la disponibilité des savoir- faire nécessaires. Le contexte de mutations profondes de la métallurgie oblige à un effort massif de formation. Or les effectifs des filières de formation baissent et l’offre de formation n’est pas adaptée aux évolutions techniques en cours.
En Nouvelle-Aquitaine, la pyramide des âges est vieillissante. 6,5% des salariés vont partir à la retraite lors des 3 prochaines années, cela représente plus de 10 000 salariés à remplacer. Sur les 10 prochaines années, ce sont près de 30 000 salariés qui vont partir à la retraite avec leurs savoir-faire. (Sources SECAFI)